Bonne question, à laquelle plusieurs réponses
peuvent être données...
1) Le passage à l'Euro a été, comme
partout, l'occasion de bien faire grimper les prix...
2) Les salles indépendantes ayant disparues ou presque, les
grands
circuits d'exploitation se partagent les gâteau (UGC,
Gaumont, Pathé,
MK2). Ils peuvent s'entendre sur les prix et ne se font pas de
concurrence frontale. A Paris, il y a une territorialité de
ces
complexes de plus : ils se partagent le gâteau. UGC aux
Halles et
Bercy, Gaumont Place d'Italie, Pathé Place de Clichy,MK2
dans le 20
ème... Sauf à Montparnasse et sur les Champs,
où les enseignes se
côtoient. Mais la plupart du temps, ils ne passent pas les
mêmes films.
3) Maintenant la place est chère à
l'unité, certes (en Angleterre,
c'est près de 15 euros !!!). Mais c'est aussi pour inciter
les gens à
prendre des cartes d'abonnement et à se
fidéliser. Et la carte
illimitée pour ceux qui vont beaucoup au cinéma a
été une aubaine. Il
suffit d'y aller trois fois par mois pour que ce soit rentable.
L'apparition des cartes illimitées a évidemment
changer le rapport du
spectateur au cinéma. Dire que c'est en bien ou en mal ne me
semle pas
avoir grand intérêt :les choses
évoluent, c'est vrai et c'est un autre
débat. L'existence de la carte illimitée est
nulle sur la façon de
produire des fims : rappelons que ce système n'existe pas
aux USA. Donc
la production cinématographique est toujours
hétérogène. Du bon, du
moins bon... On peut remarque un essoufflement des blockbusters, le
spectateur a envie de rêver et de se divertir certes, masi il
a besoin
de sens également, des choses qui tiennent au ventre.
Eastwood sera
toujours plus populaire que Michael Bay, et c'est tant mieux !
Cela a changé le rituel du cinéma - l'a fait
passé en mode de grande
consommation, et que certains comportement de spectateurs
liés à cela
sont pénibles. D'un autre côté, les
passionnés de ciné peuvent se gaver
et donner une chance à des films qu'ils n'auraient pas vu en
devant
payer la aplace au prix fort, cela permet des découvertes..
Ce qui est sûr, c'est que la fréquentation des
salles se porte très
bien. Donc le prix à l'unité n'est certainement
pas pour compenser des
pertes...
La salle est bénéficiaire pour les cartes
illimitée jusqu'à 7 films par mois. Au
delà, c'est à perte.
4) Aujourd'hui, les complexes se font le plus de thunes avec les
bonbons, les cafés, friandrises, sandwichs, pop corn et
autres boissons
qu'avec les places. L'interêt de la carte
illimitée c'est de donner
l'impression que la place est gratuite et qu'on peut
dépenser à
l'intérieur.
EN CE QUI CONCERNE LES PARTS DE GATEAU, c'est difficile à
dire avec
précision, parce que cela dépend des contrats
entre exploitants (UGC,
Gaumont...) et le distributeur (celui qui vend le film aux salles). Ce
sont des pourcentages qui se négocient.
C'est le distributeur qui paye le producteur du film : pareil, les
pourcentages sont négociés au cas par cas.
Une fois les taxes enlevées - et il n'y en a pas pour les
intermittents
! -, il y a 80 % grosso modo du prix du billet à se
répartir entre
l'exploitant et le distributeur. Généralement, le
distributeur en
récupère 40 % ( des fois moins, des fois plus,
cela dépend des
contrats). Mais là-dessus, le distributeur doit payer le
producteur et
la SACEM pour les droits musicaux.
L'exploitant paye le cout d'exploitation du film.
Il est évident que les pourcentages vont être
basés sur des rapports de
force : le distributeur d'un gros film qui aura une
rentabilité assurée
pourra négocier des pourcentages plus
élevés que pour un petit film
indé.
Pour résumer, c'est une rémuneration en cascade :
l'exploitant paye le distributeur qui paye le producteur qui paye les
auteurs.
C'est quand même l'exploitant qui a la plus grosse part du
gateau (environ 50%).
PS : il faut bien avoir en tête que tout la chaine de
rémunération se
fait sur la base de pourcentages. IL EST DONC FAUX DE DIRE QUE LE
SALAIRE D'UN ACTEUR OU LE COUT FARAMINEUX D'UN FILM A UN IMPACT SUR LE
PRIX DE LA PLACE : l'exploitant n'est pas producteur, pas plus qu'il
n'achète un film comme un commerçant
achète un produit qu'il met en
magasin. Il verse un pourcentage sur le taux de
fréquentation. C'est
pour cela que le prix de la place est la même, qu'on aille
voir un film
à 250 millions de dolalrs de budget ou un film à
10 millions.