C'est la faute
à Baumol !
Baumol est un économiste américain qui a
travaillé sur le spectacle
vivant (danse théatre musique) activité
économique confrontée en
permanence au problème de son financement.
Il a établi de façon plus
générale une Loi qui porte son nom et qui
énonce que dans une économie donnée
les prix de la main d'oeuvre sont
fixées par les activités "productives" celles
où on rencontre de la
productivité.
Le problème pour les activités non productives
(où il n'y a pas ou
nettement moins de productivité de la MO), en particulier
celles qui
nécessitent beaucoup de MO, c'est que leur prix ne peut que
croître, ce
qui tend à réduire la demande qui leur est
adressée et leur pose un pb
de financement.
C'est la cas pour la distribution des films (les salles de
cinéma),
leurs coûts sont de deux types : de la MO, avec
très peu d'espoir de
productivité et de l'immobilier.
Les distributeurs on tenté d'améliorer la
productivité du travail dans
les salles en construisant des complexes plus grands qui
nécessitent
moins d'employé par spectateur, mais ce processus
à ses limites.
Pour l'immobilier, la tentation est de délocaliser le
cinéma dans une
zone moins cher (ex. friches industrielles) mais là aussi la
démarche à
ces limites car la clientèle est proche des zones
chères en terme
d'immobilier...
Dernière tentative, le développement du chiffre
d'affaire à coté des
recettes de billetterie : pop corn, restauration, ventes de produits
dérivés des films, salons de thé....
Une fois épuisés ces expédients, il ne
reste qu'une solution économique
: l'augmentation du prix du billet et la mise en avant des avantages
qualitatifs du cinéma en salle par rapport au DVD (aspect
festif,
qualité de l'image et du son non reproductibles à
domicile), avantages
censés justifier le prix.
L'autre espoir, que permet la Loi de Baumol est de retrouver un
productivité par l'accroissement de la population des
spectateurs avec
des films à grands spectacles qui remplissent de grandes
salles (un peu
comme les spectables de R. Hossein ou des chanteurs à
succès)
Normalement on devrait voir apparaître des films sur
écrans géant à Bercy d'ici quelques
temps avec beaucoup de pub
Enfin la dernière voie possible est la subvention publique,
qui permet
de maintenir le prix suffisamment bas pour attirer du monde sans faire
plonger les comptes de l'exploitant.
C'est la voie suivie pour le cinéma d'art et d'essai.
Normalement on devrait voir les grands distributeurs commerciaux
réclamer un traitement équitable par exemple sous
la forme d'avantages
fiscaux.
Je n'ai pas de conseil sur ce qu'il faut voir ni où, mais
voilà le
pourquoi de la hausse des prix du billet de cinéma.